- Sarah Blal
Januhairy ou l'art d'assumer ses poils!
Après le Dry January, voici le Januhairy, un mouvement de libération du corps féminin contre le diktat de l'épilation. Le Januhairy challenge a pour but d'inciter les femmes à se montrer au naturel, non-épilées, pour normaliser la pilosité féminine.

Briser le tabou
Si au début des années 1900, s'épiler ne faisait pas partie de la routine beauté de la gente féminine, c'est aujourd'hui considéré comme un passage obligé de toute femme qui se respecte. Ce geste devenu aujourd'hui une norme est toutefois de plus en plus questionné.
"Certains aspects ont été de vrais challenges pour moi et d'autres m'ont vraiment ouvert les yeux sur le tabou de la pilosité féminine".
Laura Jackson, la jeune étudiante anglaise de 23 ans qui a lancé le mouvement en 2019, invite les jeunes femmes à ne plus s'épiler pendant un mois, le but étant de se réapproprier leur corps en assumant leurs poils.
Étudiante en art dramatique, Laura avait du cesser de s'épiler pour un rôle. Elle a ensuite été séduite par l'idée de voir son corps au naturel et de l'assumer.
«Certains aspects ont été de vrais challenges pour moi et d'autres m'ont vraiment ouvert les yeux sur le tabou de la pilosité féminine. Après quelques semaines à m'y habituer, j'ai commencé à aimer mes poils au naturel. J'ai aussi commencé à apprécier l'absence de sessions de rasage inconfortables», raconte-t-elle.
Loin d'être facile dans une société ou pilosité rime avec masculinité, le hashtag #januhairy remporte toutefois un franc succès avec plus de 11'800 publications.
Stéréotype et regard des autres
Pour Laura, arrêter de s'épiler a été plus qu'une simple expérience. Le mouvement qu'elle a lancé a permis d'ouvrir le dialogue autour de la perception de la pilosité féminine dans notre société actuelle.
Ce n'est toutefois pas la première à se battre contre l'injonction de la peau lisse qui est présente depuis plus de 70 ans dans les médias. Miley Cyrus, Madonna, Emrata, Angèle ou encore Julia Roberts ont déjà plusieurs fois affichées leurs aisselles velues sur la place publique - non sans essuyer la critique d'ailleurs.
Dans le but de sensibiliser le public à ce débat de société (qui ne devrait en soi pas en être un) et afin de faire évoluer les mentalités, Laura Jackson s'associe à des œuvres de bienfaisance. En 2020, ce sont mille pounds qui ont été reversés à "Body Gossip", un programme d'éducation inscrit dans le mouvement du body positivisme. Cette année c'est l'association de lutte contre la déforestation, "Three Sisters", qui a été choisie.
Et vous, seriez-vous prêtes à relever le challenge?