- Laetizia Barreto
Portrait: mathilde Assad, chanteuse et théologienne
Âme sensible mais déterminée, Mathilde sait ce qu’elle veut et où elle va dans la vie. Il y a quelques années, elle a changé de voie professionnelle en quittant ses études dans le social pour se diriger vers la théologie. Sa particularité? Sa voix magnifique qu’elle met à contribution dans le groupe de musique traditionnelle vénézuélienne, Tinaja.

Il est 9h30, un vendredi matin, quand j’appelle Mathilde et qu’elle me répond d’une voix encore un peu endormie. Je l’ai rencontrée il y a quelques années quand un de mes amis de secondaire s’en est épris. Quelques années plus tard, ils sont maintenant mari et femme et grâce aux réseaux sociaux, je vois que Mathilde et son groupe de musique familial ont le projet de réaliser un album. J’aime leur démarche et surtout, je trouve le parcours de vie de Mathilde intéressant.
C’est de manière enthousiaste qu’elle répond à ma demande d’interview et qu’elle me dévoile un peu plus de son histoire: arrivée en Suisse à 4 ans, Mathilde est née au Venezuela et, est riche de cette culture d’un autre continent qui l’accompagne et qui a aussi façonné sa personnalité. Ses deux parents sont vénézuéliens et sensibles à la poésie, la musique et le folklore de leur pays. Ainsi, depuis toute petite, Mathilde a appris à comprendre la culture à travers l’art. Elle me dit très franchement que pour elle son cœur est autant suisse que vénézuélien.
"J’aime bien dire qu’on est vraiment 100% suisses et 100% vénézuéliens, il n’y a pas de moitié".
J’ai eu l’occasion d’écouter Mathilde chanter le jour de son mariage et dans mes souvenirs, c’était un très beau moment. Le chant a depuis toujours attiré Mathilde, "depuis toute petite, je demandais toujours à mes parents de m’apprendre une nouvelle chanson". Puis, la musique, c’est une affaire de famille: Mathilde, sa sœur aînée et son frère, ses parents et un ami très proche ont formé le groupe Tinaja.
Pour la petite histoire, une tinaja est un ustensile utilisé dans les plaines du Venezuela pour filtrer l’eau de pluie. Cette dernière tombe sur une grosse pierre en forme de V et coule dans une jarre en argile, ce qui rend l’eau pure et fraîche.
L’idée de Tinaja, c’est de promouvoir la beauté et la richesse de la culture vénézuélienne afin de dire que le Venezuela ne se réduit pas uniquement à une situation politique problématique. Avant la pandémie de Covid19, le groupe se produisait dans des concerts par-ci, par-là ; au vu des restrictions mises en place, Mathilde et sa famille ont cherché une solution pour continuer à diffuser leur musique et ont décidé de sortir un EP (Extended Play) de 6 titres!
Un défi assez dingue à relever puisque la jeune femme se prépare à partir s’installer avec son mari au Mexique d’ici la fin du mois de juillet. Officiellement théologienne depuis peu, Mathilde a décroché un emploi à Mexico City comme professeure de théologie. Mais qu’est-ce que la théologie? "C’est un peu comme être philosophe. Concrètement, j’ai étudié l'histoire du christianisme, les différents courants théologiques des langues comme le grec et l’hébreux afin de comprendre les textes sacrés. J'ai choisi cette voie parce que je crois profondément au Christ", m'explique Mathilde. Comme je l’ai compris, le métier de théologienne, c’est un peu comme être la traductrice et la transmettrice d’un savoir sacré et biblique.
Cela peut paraître un peu fou comme ça, mais c’est un projet de vie qu’elle prépare avec son amoureux depuis avant leur mariage. Ils se sont donc tous deux formés chacun de leur côté dans l’idée de pouvoir être utile et aider, Mathilde a choisi de pouvoir apporter une aide spirituelle et son mari, une aide concrète en apprenant l’agriculture et la menuiserie. Une chose est sûre, Mathilde est convaincue et sereine avec le chemin de vie qu’elle a choisi.

Si vous avez envie d’en savoir un peu plus sur le projet d’album de Tinaja, vous pouvez cliquer ici!