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  • Myriam Blal

Sexperience [S1E2]- C’est qui le boss?

Retrouvez notre Cosmic Sis' Myriam dans une rubrique hebdomadaire où elle vous fait des confidences sur sa vie de célibataire post-trentenaire, féministe et indépendante. Une nouvelle minute de fraîcheur et partage entre sœurs cosmiques!



Deuxième épisode


Sur une mezzanine en plein Paris, ma tête se renverse en arrière. Des lèvres m’embrassent le cou. Des doigts se perdent dans ma chevelure. Des halètements s’échappent de ma gorge. Bref, j’ai ramené un homme dans mon Airbnb.


Un artiste rencontré à la sortie de scène. Un séducteur de fin de soirée qui a pour lui son strabisme charmant et ses yeux bleus. Il est beau, il est nu, il est sur moi et là, il soupire: "c’est qui le boss?" Je fais mine de ne pas avoir entendu. Pour qui il se prend? Mais il insiste, "c’est qui le boss?".


Et il tire encore un peu plus sur mes boucles. Il me regarde et semble vraiment attendre une réponse. L’atmosphère se fait lourde. Je ne sais pas mentir: "arrête de poser la question, parce que je ne te dirais jamais que c’est toi!"


Le moment passe et lui aussi, mais cette phrase me reste. Je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi les hommes se sentent obligés d’être rassurés dans leur domination masculine ainsi pendant l’acte sexuel?


Mes copines m'ont dit:


" Il faut les encourager! Tu leur dis ce qu’ils ont envie d’entendre! Tu leur dis qu’ils sont les seuls, que tu es à eux, que c’est bon, que c’est grand, que c’est dur ou que ça fait mal, mais tu le casses pas comme ça!"

Je refuse de faire ça. Quand on n’est pas capable d’entendre la réponse, on ne pose pas la question. Et si tu veux que je te mente, tu es mal tombé. Je ne te dirais pas que j’ai joui alors que tu ne m’as même pas effleuré le clito. Je ne te dirais pas que c’était bon, alors que je t’ai à peine senti. Et je ne te dirais pas que tu es le boss, sachant que je n’ai qu’un boss et que c’est moi-même.


Je ne veux pas non plus entendre que mon corps te rend fou, si c’est faux. Je ne veux pas que tu me dises que c’était la meilleure pipe de ta vie alors que tu as eu mal. Ne me promets pas des prochaines fois, si tu ne penses qu’à sortir de mon lit au pas de course.


Sache que si je te fais un compliment, il est sincère et ne sera pas de ceux qu’on répète 1001 fois pour faire plaisir. Et si tu m’en fais, je veux que tu le penses vraiment. Sinon, viens, baisons en silence.


Alors est-ce qu’on y gagne vraiment à se mentir au lit? Ne sommes-nous pas responsable pour tou.te.s les futur.e.s amant.e.s de notre partenaire d’un soir d’être sincère? Peut-être pas à chaque fois si tu ne me demandes rien, mais si tu me poses une question, attends toi à une réponse honnête de ma part. Parce que la parole est d’or et la mienne ne sera pas juste dorée.

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